lundi 14 septembre 2015

l'invasion musulmane

Pourquoi ce tumulte des nations,
ce vain murmure des peuples ?
Les rois de la terre se dressent,
Les grands se liguent entre eux contre...
(Psaume 2)

Derrière l’afflux des réfugiés venant de Syrie, mais aussi d'Afrique et d'ailleurs, se dessine - subtilement (ou pas) - la peur d’une invasion musulmane dans notre vieille Europe.

C’est ici qu’un regard oblique est utile. Car ces réfugiés, avant d’être des musulmans ou des chrétiens, avant d’être des gens qu’il faudrait trier, sont des êtres humains en souffrance et en errance, et qu’il faut au nom des valeurs de la vieille Europe savoir écouter et accueillir.

Mais le véritable problème que pose la peur de l’invasion musulmane est surtout ailleurs. Pas du côté des arrivants, plutôt du côté des gens qui les voient arriver. C’est surtout une population jeune qui arrive, une population qui a des envies, du ressort et du courage... avant d’avoir un sabre musulman en main. Que trouve-t-elle en face ? Une population qui a perdu ses idéaux, qui est engluée dans le confort, l’égoïsme et la mollesse, une population qui se plaint quand il manque une marque de chocolat  ou de shampoing sur les 30 du rayon au supermarché, une population qui se plaint quand il y a deux minutes d’embouteillage au centre ville à cause de travaux...

L’Europe s’est construite sur deux dynamiques contradictoires et interpénétrées : les valeurs chrétiennes et leurs contestations positives par le laïcisme libéral. Ce sont deux voies qui avec leurs forces et leurs faiblesses, dans leur tiraillement et leur émulation, ont fait l’Europe, jusqu’à hier. Or que voit-on aujourd’hui ? Des valeurs et une culture chrétiennes passées dans les oubliettes ou les musées... et les valeurs des républiques laïques que tout le monde bafoue ou, à la limite, dont on se moque. Liberté, égalité, fraternité ne sont plus que des ombres dans le monde ultralibéral européen...

Il y a un vide à remplir. Si nous ne les remplissons pas avec les valeurs de saint Augustin, de saint François d’Assise, de Victor Hugo ou d’Emile Zola, le pire sera à venir. Et ce ne sera pas la faute au sabre musulman.


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