lundi 20 mars 2017

les liturgies ordinaires


Ce matin, il pleut à verse lorsque je commence la messe dans la petite communauté des sœurs où je me suis replié provisoirement après les violences dont ma Colline a été le théâtre.
Pendant la lecture de l’évangile, je vois une moto transportant trois messieurs passant devant la fenêtre sous la pluie battante, puis à l’offertoire un groupe de six ou sept femmes cheminant rapidement dans la même direction. Mon étonnement augmente : comment peut-on sortir par un pareil déluge... L’explication vient au moment de l’Agnus lorsque tout ce monde et d’autres personnes reviennent en poussant des cris de deuil.
C’est qu’un vieux papa était tombé devant sa maison. On l’a transporté au dispensaire des sœurs à moto et sa famille suivait à pieds. Trop tard. Le monsieur est décédé à la porte du Centre de soin. On a aidé avec un brancard la famille qui est retournée à la maison en grand deuil avec toutes les larmes du ciel.
Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, prends pitié de nous !


Cela fait remonter à ma mémoire la messe de dimanche. C’était la lecture magnifique de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine. Peu avant l’évangile, je vois deux femmes passer sur la route avec d’immenses bidons jaunes sur la tête. Elles marchent allégrement, discutent et rient, leurs récipients sont donc vides. Elles vont à la source, là bas derrière, vers le grand ravin qui borde le quartier. Elles reviendront suant sous leurs lourdes charges d’eau. Puissent-elles y avoir rencontré un peu de cette Eau vive que moi, tranquille dans une douillette chapelle, je suis en train de célébrer !

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