vendredi 16 février 2018

trente ans

Je regarde en arrière. Il y a 30 ans, le 17 février 88, j’étais ordonné prêtre à l’Abbaye de Saint-Maurice par Mgr Amédée Grab, évêque auxiliaire à Genève. Merci l’évêque !
Je vais éviter le pathos, mais je suis surpris de la rapidité avec laquelle la vie passe, de la rapidité avec laquelle on passe de jeune à vieux, de jeune prêtre à vieux prêtre (ici en Afrique je suis un très vieux prêtre). C’est la vie et peut-être n’est-ce pas plus mal, surtout si on est content du chemin et de toutes ces rencontres qui lui ont donné de la patine et de l’épaisseur. Merci la vie !
Au jour de mon ordination, je ne les voyais pas ces visages, perdus dans l’opacité du futur, qui ont marqué mon chemin de trente ans :
Je ne voyais pas encore ces collègues étudiants de l’Université de Genève, où l’on suait sur des thèmes latins à la Balzac. Merci Olivier Jornot et Marie Bellenot et les autres...
Je ne voyais pas encore les élèves qui firent semblant d’être éblouis par la culture de leur professeur de latin : merci Guillaume Grand et les autres...
Je ne voyais pas encore les enseignants qui m’ont conquis lors de leur engagement au Collège de Saint-Maurice : merci Dominique Formaz et les autres...
Je ne voyais pas encore les amis de la vallée d’Aspe en Pyrénées, durant le chemin de Compostelle de mon année sabbatique, avec qui on parlait sans fin de l’avenir de l’Eglise. Merci Denise Dessal,  Pierre Moulia et les autres...
Je ne voyais pas encore les dames de Salvan avec qui on priait l’après-midi dans la salle de séjour de la cure. Merci Monique, Edith, Gisèle et les autres...
Je ne voyais pas encore les confrères congolais avec qui j’allais m’enfoncer dans la savane. Merci André, Joseph, Nicolas et les autres...
Je ne voyais pas encore les catéchistes du secteur d’Aigle avec qui nous avons monté une belle liturgie du sacrement de la Réconciliation. Merci Fleurette, Sylvie et les autres...
Je ne voyais pas encore ma famille du KasaÏ. Merci Fernand et Guy-Luisier (Guylaine) Mpiana et les autres...
Je ne voyais pas encore l’enthousiasme de nos réfugiés érythréens à apprendre le français à la Cure de Gilles... Merci Elsa, Bruk, Malaef et Miki Mulegeta.
Tant de visages au bord d’une route de 30 ans !
Comme disent Alidor Kalombo, mon ami de Kananga, et les autres : Merci Dieu !


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